Lor fait partie de cette nouvelle génération d’artistes en devenir, les espoirs d’un art contemporain à la fois produit purement esthétique et fruit d’une réflexion sur le monde.
Imperceptibles. Les modèles de Lor hurlent parfois à la mort. Ils vomissent des couleurs et vous supplient du regard. Déroute, solitude, détresse humaine, ils semblent figés dans des espaces obsessionnels aux allures hallucinatoires. Les corps sont nus, simplement vêtus de la couche picturale qui les recouvre. Ils s’évanouissent et se perdent dans les bleus, les rouges, laissant à la couleur toute son autonomie et sa puissance. Elle puise aussi bien dans une abstraction à la Jackson Pollock que dans les espaces trompe-l’œil de George Rousse. Dans une série intitulée Intégrations, elle place ses personnages dans l’espace urbain en les peignant de telle sorte qu’ils s’y intègrent parfaitement : corps et décors se confondent, les figures humaines disparaissent, imperceptibles.
Dans des décors aux ambiances déroutantes, le modèle est plongé dans un océan pictural, peinturluré de toute part pour se fondre dans les éléments qui l’entourent. La chair et la couleur font corps dans ces univers.
Charlotte Henry, chroniqueuse à Publikart.